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 Apéirophobie . [ Pv Maryline ]

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Greynn Dheangst

Greynn Dheangst


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MessageSujet: Apéirophobie . [ Pv Maryline ]   Apéirophobie . [ Pv Maryline ] EmptyVen 10 Mai - 5:17

Les yeux mi-clos face au soleil couchant, dont les rayons ambrés luisaient sur l'étendue infinie de l'Océan, Greynn expira la fumée à l'odeur entêtante avec satisfaction. Il se dit que le type qui lui avait vendu ça connaissait bien son affaire, et pratiquait des prix très honnêtes. Elle était fan-tas-tique, il reviendrait sûrement plus tôt que prévu. Mais le trajet de Caerwyn à Achaladh était long, une journée et demie sans trop se presser, et il n'avait pas toujours le temps ni l'envie de faire ce fastidieux aller-retour. Ceci étant dit ça en valait la peine, pensa-t-il en tirant une autre bouffée avec un sourire énigmatique, les yeux dans le vague. Le soleil réchauffait agréablement son visage, tandis qu'il se tenait à l'entrée d'une taverne un peu défraîchie mais animée, dont l'enseigne était une ancre noire à la peinture écaillée. Il resta là encore quelques instants, puis se décida à entrer une fois le mégot jeté à terre.

A l’intérieur régnait une odeur un peu écœurante, mélange de tabac, de feu de bois, de friture et de bière, à laquelle on s’habituait néanmoins assez vite. La salle était plutôt grande mais dotée d’un plafond bas, et était par conséquent assez enfumée. Bruyante aussi. On entendait vaguement quelques musiciens jouer, mais les rires et les clameurs emplissaient la salle d’un brouhaha permanent. L’endroit était assez mal éclairé. Peu de fenêtres, qui ne laissaient pas passer beaucoup de lumière, et des lampes à huile disparates, déjà allumées malgré le soleil qui brillait encore au dehors. Le jeune Ténébreux ne put réprimer une légère grimace en constatant que la taverne était bourrée de monde. Surtout des types à l’air peu recommandables en plus, mais ce détail lui importait peu : il savait se faire discret, et sa mine sombre et ses vêtements usés n’attiraient pas spécialement les malfrats. Il ne possédait de toute façon aucun objet de valeur et peu d’argent, et il avait laissé sa monture en sécurité dans les hauteurs de la ville en arrivant. Il avait l’habitude de ce genre d’endroits. Après avoir jeté un coup d’œil autour de lui, il se dirigea nonchalamment vers le bar, au bout duquel se trouvaient quelques places libres. Il s’assit à la dernière, laissant un espace raisonnable entre lui et les autres hommes accoudés au bar, qui discutaient vivement et ne prêtèrent aucune attention à son arrivée. Le Ténébreux s’en réjouit, et se fit servir un whisky, après quoi il se mit en devoir de rouler une cigarette et de l’allumer entre la première et la deuxième gorgée. C’était une tradition, que dis-je, une règle inamovible chez lui.

Au bout du deuxième verre, il demanda au garçon de lui laisser la bouteille.

Un long moment plus tard, Greynn, à moitié affaissé sur le bar, regardait d’un œil vitreux la bouteille aux trois quarts entamée et le cendrier maintenant hérissé de mégots qui trônaient à côté de lui. Il faisait nuit. Il poussa un long soupir. Les types qui s’étaient assis à côté de lui depuis quelques minutes le regardèrent furtivement et l’un d’entre eux haussa un sourcil réprobateur avant de reprendre la conversation. Le garçon, lui aussi, ne cessait de le surveiller du coin de l’œil, intrigué. Greynn s’en était rendu compte et ça l’agaçait un peu. C’était lui qui observait les gens, pas l’inverse. Il n’aimait pas qu’on l’observe à son tour. C’était beaucoup plus facile et agréable d’analyser la façon d’être des autres, leurs gestes, leurs sentiments et leurs souffrances que les siennes.. Et se sentir observé le renvoyait à sa condition de pauvre mortel névrosé, seul et complètement bourré. Non vraiment, ça n’était pas très plaisant.Encore une fois perdu dans de sombres pensées, il se redressa un peu, pour regarder les gens qui peuplaient la salle. Principalement des hommes, et quelques femmes aux accoutrements vulgaires dispersées au milieu d’eux, les dents gâtées et le rire strident. Vision peu réjouissante s’il en était. Un homme s’avançait vers le bar et il le dévisagea franchement, sans s’en apercevoir. Lui le remarqua, et se tourna vers le Ténébreux pour le foudroyer du regard. Grave erreur, car c’est lui qui se trouva littéralement foudroyé sur place. Par la terreur.

Rappelons en effet que notre Ténébreux a une fâcheuse tendance à perdre le contrôle de son pouvoir, et qu’un simple contact visuel peut suffire à le déclencher. Alcoolisé et taraudé par les idées noires, cet incident était assez prévisible.. Et ce qui devait arriver arriva. La réaction de l’homme fut brutale : il devint soudainement pâle comme la mort, les yeux écarquillés de frayeur, la bouche ouverte comme poussant un cri muet. Il se mit à trembler comme une feuille et se jeta sur le sol en hurlant comme un forcené, pour de vrai cette fois. La musique s’arrêta et tout le monde se tut, cherchant à comprendre ce qui était en train de se passer. Greynn resta pétrifié, comprenant ce qu’il venait de faire, trop tard malheureusement. Des types à la mine patibulaire regardaient déjà dans sa direction. Eux aussi avaient compris. L’autre type pleurait maintenant en s’arrachant les cheveux. Ils se levèrent, et se dirigèrent vers le responsable  des tourments de leur comparse d’un air menaçant. Il se leva aussi, pris de court, cherchant désespérément un moyen de s’échapper de ce mauvais pas. Les choses étaient en train de très mal tourner, et il se voyait difficilement affronter trois hommes robustes et visiblement décidés à lui casser la figure, surtout dans son état. Il esquissa un pas vers la sortie, titubant, mais ils étaient déjà sur lui.

- Toi là, espèce d’enfoiré, c’est toi qui as fait ça, je t’ai vu !

Tous les buveurs de la taverne se tournèrent vers lui. Ca n’était pas bon, non, pas bon du tout.. L’un des types l’empoigna brutalement en l’invectivant.

- Bouge pas salopard, enflure de Ténébreux, tu vas pas t’en tirer comme ça.

- Vous autres vous êtes tous des tarés. T’aurais jamais du venir ici, putain de monstre, on va te régler ton compte.

Le Ténébreux tenta de se dégager, en vain. Le type qui le tenait, un grand blond taillé comme une armoire à glace, le jeta au sol et le frappa violemment quand il fit mine de se relever. Des hurlements retentirent dans la taverne. A la deuxième tentative, il parvint à se relever tant bien que mal, un peu sonné, mais l’adrénaline lui ayant rendu un peu de sa lucidité. Dans un rictus de rage, il se jeta sur son agresseur en lui décochant un coup de genou dans le foie qui le fit s’écrouler en grognant. Il était maintenant aux prises avec les deux autres, dont la fureur avait maintenant redoublé. Ils l’envoyèrent valser contre le bar, faisant tomber un autre gars et quelques sièges au passage. La bagarre était lancée.
L’homme qui était tombé de son siège lança à son tour des insultes et se mit en devoir de jeter sa chaise sur les responsables, causant de nouveau dommages et d’autres hommes déjà bien échauffés se levèrent à leur tour pour se jeter dans la bataille. Les serveurs paniqués voulurent s’interposer, mais rien n’y fit et ils en prirent eux-mêmes pour leur grade. Tout le monde se battait à présent dans la salle, des objets volaient en tous sens et Greynn voulut en profiter pour s’éclipser mais un des hommes qui en avaient après lui le rattrapa et le jeta contre une table. Le jeune Ténébreux remarqua alors que ce dernier avait un couteau à la main. Il lui fonça dessus tête baissée pour le désarmer et ils tombèrent tout les deux, se battant férocement sur le sol recouvert de bière et de verre brisé, chacun essayant d’avoir le dessus sur l’autre. Un violent coup de poing dans la figure de son adversaire lui permit de gagner un peu de temps et il commença à se diriger vers la sortie à quatre pattes, ahanant, des bouts de verres plantés dans son bras. Une fois parvenu près de la porte, il prit le temps de se retourner pour vérifier que personne ne le suivait. C’est alors qu’il vit l’homme qu’il croyait assommé se dirigeant vers lui à grand pas, le couteau en main.

- Je te tiens, sale petite crevure..

Là, il réalisa qu’il se trouvait à présent en très, très mauvaise posture.


Dernière édition par Greynn Dheangst le Jeu 22 Aoû - 16:18, édité 1 fois
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Maryline Danny

Maryline Danny


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MessageSujet: Re: Apéirophobie . [ Pv Maryline ]   Apéirophobie . [ Pv Maryline ] EmptyDim 2 Juin - 17:11

Comme pratiquement chaque soir, quand je suis dans une ville, je vais visiter le coin, repérer des endroits sympathiques, pour plus tard, au-cas-où j’aurais envie de me poser un jour. Ce jour arrivera sûrement d’ici quelques années, mais pour le moment, ce n’est pas le cas. Donc je repère, je garde en mémoire, et je note tout ce qui me plait et me déplaît dans telle et telle ville, à chaque fois que je bouge.

Ce soir, je me suis posée dans un bistrot, à Achaladh. Rose bleutée dans les cheveux, qui sont attachées en une queue-de-cheval haute. De petites mèches me tombent sur le visage, çà et là. Mes habituelles bottes en cuir sont autour de mes pieds, un collant fin entour mes jambes, et une robe bleue nuit, presque noire, à manches longues entoure mon corps. Pas de guitare ce soir, par contre. Sur mes épaules, j’ai un petit gilet noir, et autour de mon cou, un collier, chose assez rare vu que je n’en porte pratiquement jamais. Une simple petite pierre blanche, toute douce, sert de pendant à la chaînette argentée. Ce collier appartenait à ma mère... enfin, à ma mère adoptive, à l’époque.

Je suis en train d’écrire dans mon journal depuis une quinzaine de minutes, assise au bar, près du mur. Tout à l’heure, un homme a libéré la place, et je n’ai pas hésité une seconde à m’asseoir là car la taverne est bondée. A quelques mètres de moi, il y a un homme, sûrement alcoolisé vu ses yeux vitreux et la bouteille de... de je ne sais pas quel alcool, presque vide, à ses côtés. Un groupe d’hommes ne fait que l’observer. J’espère qu’il ne lui arrivera rien, cet homme ne leur a strictement rien fait, il n’a pas poussé un seul bruit, ou du moins je n’en ai pas entendu depuis que je suis arrivée.

Je ferme mon journal, le range dans mon sac et balance mon crayon dans sa trousse, que je mets avec le journal, quand tout à coup un homme se met à gueuler comme un cochon qu’on égorge. Ne m’attendant pas à entendre ce cri de terreur d’un seul coup, je manque de glisser de mon tabouret. Je me rattrape au bar et tourne la tête vers l’homme, qui continue à pousser des cris de terreur.

« Toi là, espèce d’enfoiré, c’est toi qui as fait ça, je t’ai vu ! »

Ma tête se tourne vers l’homme alcoolisé de tout à l’heure et la bande de gigolos qui le reluquait il y a encore quelques secondes. Sauf que cette fois-ci, la bande a l’air de vouloir le tabasser pour je ne sais quelle raison.

« Bouge pas salopard, enflure de Ténébreux, tu vas pas t’en tirer comme ça. »

« Vous autres vous êtes tous des tarés. T’aurais jamais dû venir ici, putain de monstre, on va te régler ton compte. »

Et là, sans avoir le temps de comprendre ce qu’il se passe, des injures commencent à fuser de toutes parts et dans tous les coins, des mâchoires se prennent des poings, et des verres, assiettes et couverts commencent à voler au travers de la salle.

Mon instinct prend le dessus : sortir de là, le plus vite possible, sans se prendre un verre ou autre chose en pleine gueule. Je descends de mon tabouret en faisant des gestes lents, comme si je pouvais devenir invisible en agissant comme ça. En me baissant pour m’abriter sous une table, je sens quelque chose frôler ma queue-de-cheval de justesse, à quelques millimètres à peine. Je jette un coup d’œil au mur derrière moi et constate qu’un couteau vient de s’y planter.

Bon Dieu. Ma nuque se raidit. Heureusement que je me suis baissée, sinon je serais en train de mourir.

Je rampe à quatre pattes sous les tables, en évitant de mon mieux les jambes qui courent dans tous les sens et les abrutis alcoolisés qui se tapent dessus. J’aperçois la sortie, me relève, prend appuie sur une chaise, tourne la tête et voit l’homme de tout à l’heure, qui s’est fait insulter pour je ne sais quelle raison, à terre, avec un gugus qui semble avoir plus de muscles que de cervelle, un couteau à la main.

« Je te tiens, sale petite crevure... »

Et là, mon sang ne fait qu’un tour. L’autre crétin veut tuer le mec, qui est au sol alors qu’il n’a l’air d’avoir strictement rien fait. A part s’être bourré la gueule. Rien de grave, je pense.

Sans réfléchir, tandis que l’homme se rapproche de plus en plus dangereusement du Ténébreux, le couteau en direction de sa gorge, j’empoigne la chaise à côté de moi et la balance de toutes mes forces contre le crâne de ce gus sans cervelle. Il valse en arrière et je lâche la chaise qui tombe à côté du Ténébreux. Je reste pétrifiée quelques secondes.

Je viens de frapper un homme. Avec une chaise. Et il a valsé en arrière, et pour le moment, il a l’air sonné.
J’avais jamais fait ça avant. Et je ne pensais pas en être capable. Encore moins pour un... un inconnu dont je ne connais même pas le prénom et à qui je n’ai même pas adressé la parole. Mais... c'est trop trippant de faire ça en fait !

Je pousse un petit cri, qui sort sans aucune raison de ma bouche, ce serait peut-être de l'excitation, ou je ne sais quoi, et je me précipite vers le Ténébreux. Je me penche au-dessus de lui et le regarde dans les yeux.

« Eh, tu vas bien ? Viens, faut sortir avant que l’autre abruti se réveille. Parce que là, on est tous les deux dans la merde, sinon. »

Et sans attendre quoi que ce soit, je commence à essayer de le sortir dehors, avec moi, en le tirant par un bras. Putain qu’est-ce qu’il est lourd ! Allez, la porte n’est qu’à deux ou trois mètres de nous, je peux le sortir de là. Ou il peut sortir de lui même s'il se relève, aussi, accessoirement.


HRP - Désolée pour le temps de répoooonse, des petits soucis m'ont empêchés de venir sur le pc ^^"
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Greynn Dheangst

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MessageSujet: Re: Apéirophobie . [ Pv Maryline ]   Apéirophobie . [ Pv Maryline ] EmptySam 27 Juil - 19:02

Il y eut un grand fracas et l'homme qui menaçait le Ténébreux disparut soudainement de son champ de vision. Quelque chose heurta le sol près de lui. Une.. chaise? Il la regarda, hagard. Il n’avait pas eu le temps de comprendre ce qui venait de se passer.

- Eh, tu vas bien ? Viens, faut sortir avant que l’autre abruti se réveille. Parce que là, on est tous les deux dans la merde, sinon.

Une paire d’yeux bleus, de très longs cheveux noirs. Voix féminine. Mmmh.. Une fille, sans doute. (Il n’était pas sûr.)

- Qu'est-ce qu..

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase (il n'aurait de toute façon jamais réussi) qu'elle essayait déjà de le sortir de la taverne en le tirant énergiquement par le bras, en vain cependant. Greynn avait beau être plutôt mince, il pesait quand même son poids, l'animal. Comprenant alors qu'il avait là une chance inespérée de se tirer vivant de son mauvais pas, il essaya tant bien que mal de se relever, toujours en ahanant. Il avait très mal aux côtes. Aidé par la fille, il sortit de la salle en boitillant, se tenant les côtes d'une main et de l'autre s'appuyant sur elle pour ne pas tomber, ce qui manqua de lui arriver une ou deux fois au cours du trajet qu'ils firent jusqu'aux quais, non loin de là. Une fois arrivés, le jeune Ténébreux s’affala sur un tas de cordages qui traînaient sur le sol, en poussant un gémissement.

- Je.. J-j’crois qu’j’ai.. U-une côte f-f-fffêlée. Arh.

Il saignait du nez et de la lèvre inférieure, abondamment. Il en avait plein la bouche, et le goût métallique était passablement écœurant. Il se redressa légèrement -non sans une grimace de douleur- pour cracher du sang, et s’essuya le visage avec la manche de sa chemise. Voyant la quantité de sang qui imbibait le tissu autrefois immaculé, il se demanda s’il était vraiment très amoché. Il espérait que non. Ses patients risquaient d’avoir quelques difficultés à trouver crédible un analyste qui déclenche des bagarres dans les tavernes.. Il secoua la tête en marmonnant un ou deux jurons, frissonna. Il avait froid. Il avait complètement oublié la présence de la jeune fille qui l’avait aidé à arriver jusqu’ici, vivant. Il gardait les yeux rivés sur le sol, bien qu’il ne le regardât pas vraiment. Il eût soudain très envie de rouler un joint. Ca soulagerait sans doute un peu la douleur, et surtout le pic de stress qu’il venait de subir en se trouvant brutalement et de façon totalement inattendue en danger de mort..  Avec des gestes lents et maladroits, il entreprit de retrouver sa blague à tabac dans les poches de sa veste.
Et ne la trouva pas.

- P-putain de meeeeeeeeerde.

Il crut que son cœur avait raté un battement. Sa blague à tabac. Son unique, précieuse blague à tabac. Avec le tabac dedans. Et la rauha. Un plein sachet de rauha qu’il venait d'acheter une petite fortune. Impossible. Il ne pouvait pas l’avoir perdue. Il cracha encore une ou deux volées de jurons, prit sa tête entre ses mains, ferma les yeux en serrant les dents, tâchant de contenir sa colère. Ouvrit les yeux.

- MAIS PUTAIN.

Il se rappela soudain la présence de la jeune fille et se rendit compte qu’elle devait l’observer depuis tout à l’heure. Il la regarda d’un air paniqué, les yeux vitreux, et lui demanda en criant à moitié :

- Est-ce qu-que tu l’as vue? O-où est-elle? OU EST-T-ELLE!?

Il la fixa quelques secondes, attendant sa réponse avec anxiété. Puis il détourna le regard pour chercher l'objet des yeux autour de lui. Rien. Il essaya de se calmer un peu, respirant profondément, ou du moins le plus profondément possible en dépit de ses côtes qui lui faisaient souffrir le martyr. Au bout de quelques secondes il lui demanda, cette fois d'une voix plus calme :

- Bon. Ce.. C’est quoi ton n-nnom ?
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Maryline Danny

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MessageSujet: Re: Apéirophobie . [ Pv Maryline ]   Apéirophobie . [ Pv Maryline ] EmptyMar 30 Juil - 16:53

L’homme arrive à se relever et nous sortons tous les deux plus ou moins indemnes de ce bar. Enfin, mis à part mes cheveux en pétards, ce qui n’est rien de grave, et ma robe qui s’est légèrement déchirée au niveau de la hanche droite, je suis en très bonne forme par rapport à l’inconnu qui s’appuie sur une de mes épaules. Nous marchons d’un pas rapide mais trop lent à mon goût, et à plusieurs reprises, j’essaie d’accélérer l’allure, ce qui manque de faire tomber le Ténébreux. Au bout de deux essais, j’abandonne et garde le rythme de « marche » pour lequel il a opté.

Au moment où, pour la troisième fois, il manque de s’étaler par terre, il fait tomber une sorte de petite boite de sa veste. Etant donnés que nous somme à une vingtaine de mètres d’un tas de cordages, sur les quais du port, je me dis qu’une fois là-bas, quand il sera assis (ou étalé comme une larve à reprendre son souffle), j’irais lui chercher. Nous arrivons donc à ces fameux cordages et il s’affale dessus, complètement stone, en gémissant.

« Je.. J-j’crois qu’j’ai.. U-une côte f-f-fffêlée. Arh. »

Je regarde le grand homme et vois qu’il est, effectivement, en très mauvais état. Enfin très... Il s’est bien fait amocher, en tous cas. Il aura sûrement un œil au-beurre-noir d’ici demain et plusieurs autres bleus un peu partout sur son visage. Sa douleur lui arrache une grimace quand il essaie de se redresser plus ou moins droitement. Il regarde le sol et pousse des jurons de temps à autre. Je ne dis rien. Je sais qu’il ne faut rien dire à un ivrogne, surtout quand on ne sait pas comment il pourrait réagir. Les larmes me montent aux yeux quand je pense à mon alcolo d’éducateur. Je les essuient aussi tôt, et l’homme à côté de moi lâche un : « P-putain de meeeeeeeeerde. », les mains sur sa veste.

D’autres jurons sortirent de sa bouche, plus violents que les précédents, et d’un ton plus colérique.

« MAIS PUTAIN. »

Son visage se redresse et il semble enfin réaliser que je suis toujours à côté de lui. Il m’observe quelques secondes avec ses yeux sombres, très sombres, d’ailleurs, je n’en avais jamais vu d’aussi foncés auparavant...

« Est-ce qu-que tu l’as vue? O-où est-elle? OU EST-T-ELLE!? »

La pochette de tout à l’heure.

Il doit sûrement parler de ça. Son regard est carrément paniqué. Il tourne la tête, sûrement pour voir si ladite pochette n’est pas tombée à quelques mètres de lui. Il ne semble pas l’apercevoir, mais vu l’état dans lequel il est, ça ne m’étonnes pas. Alors que j’étais en train de me retourne pour lui chercher sa pochette à deux balles, il me pose encore une question.

« Bon. Ce.. C’est quoi ton n-nnom ? »

Je hausse un sourcil, étonné qu’il soit assez lucide pour me demander ça. Je pensais qu’il allait encore me gueuler dessus à cause de sa boite.

« Deux minutes. Et étends donné que tu es complètement bourré, non, je ne m’appelle pas Deux minutes, je te demande juste d’attendre ici deux minutes, vu dans l’état dans lequel tu te trouves. »

Je me retourne sans attendre de réponse de sa part et marche tranquillement vers la pochette, en inspirant et en expirant l’air marin qui entre et sort de mes poumons. J’adore cette odeur.

Arrivée devant la boite, je me baisse et l’ouvre, juste pour vérifier ce qu’il y a dedans. Du tabac, et une autre herbe, bien. Je la referme, fronce les sourcils, et me relève en regardant les alentours. Personne n’a l’air de nous avoir suivis. Tant mieux. Enfin si un quelconque gus viendrait s’en prendre à nous, cette fois-ci, je n’hésiterais pas à sortir le couteau.
Je me retourne une nouvelle fois et m’approche des cordages ou l’homme est resté. Quand je suis devant lui, je lui montre la boite et lui déclare simplement :

« Je la garde avec moi le temps que tu aies les idées un peu plus claires. D’abord tu dessoûles, puis ensuite je te rends ça. Et y’a pas de non. Si t’es pas content, j’ai juste à me mettre à courir, tu me rattraperas pas, et tu me retrouveras sûrement pas. T’es peut-être carrément trop bourré pour te rappeler ce qui s’est passé quand tu te réveilleras, demain. Donc je garde ça avec moi quelques heures, le temps que tu te calmes. En attendant, laisse-moi nettoyer du mieux que je peux tes plaies. »

Je m’assois à côté de lui, lui montre une deuxième fois la blague et la fourre dans mon sac, duquel j’extirpe ensuite un mouchoir en tissu blanc, propre, évidemment, ainsi que ma gourde. J’imbibe le tissu d’eau potable et je le passe délicatement sous le nez et sur les lèvres de l’homme, histoire de commencer par enlever le sang qui s’y trouve.

« Pour répondre à ta question de tout-à-l’heure, je m’appelle Maryline. Et toi, tu t’appelles comment ? »

Je continue à nettoyer son visage en attendant sa réponse.
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