I- Informations essentielles
Nom : Cyan’or
Prénom : Sail
Sexe : Masculin
Age : 38 ans
Espèce : Salamandre
Groupe : Les Familles du Pays d’Or
Métier : Dilettante
Domaine : Noblesse
Rang : /
Croyances :
Lorsqu’il était jeune, ses parents lui ont appris à respecter Kaadan et Imyndun, chacun représentant l’idéal d’une branche de sa famille. Il continue encore aujourd’hui à les invoquer avec ferveur. Selon lui, l’homme accompli se doit de s’appuyer sur trois piliers : la guerre, l’art et le savoir. C’est donc avec la même dévotion qu’il prie Kitemona, habitude prise de son professeur-tuteur. En revanche, après un culte assidu, il ne vénère plus du tout Kashka depuis la mort de sa mère, qu’il a vécu comme une trahison.
Equipement :
-Une vieille rapière d’apparat, qu’il se borne à utiliser en combat. L’objet n’est visiblement pas fait pour un tel usage : la garde, majestueusement ornementée, déséquilibre l’arme. La lame est cependant solide, bien qu’elle semble avoir grand besoin d’un nettoyage.
-Une main gauche à l’espagnole ouvragée et usée d’excellente qualité, sans doute son objet fétiche. Elle lui a sauvé la vie plus d’une fois, Sail ayant tendance à lancer facilement des piques verbales.
-Une vieille encyclopédie de savoir, offerte par son ancien professeur-tuteur. Cerclé de métal, l’objet est imposant et corné. L’ouvrage s’intitule « Encyclopédie relative du vaste monde ». Les auteurs sont anonymes. Sail aime y chercher tout et n’importe quoi.
-Un petit recueil de poésie Marath, qui appartenait à sa mère. Il y tient énormément.
-Un traité de poche de politique, cadeau de son père le jour où il a atteint l’âge adulte -traité qu’il avait déjà lu en cachette depuis longtemps. L’auteur, Lacheviam, y donne des conseils à celui qui veut devenir prince.
-Une grosse chevalière aux armoiries de sa famille, ayant appartenue à son grand-père. Même aujourd’hui, il doit la maintenir avec un anneau de cuir intérieur, tant le diamètre est grand par rapport à celui de ses doigts.
-Une énorme bourse complètement vide.
Capacités :
-Comme tous les Salamandres, Sail est insensible à la morsure des flammes.
-En tant qu’Arouna, Sail a suivi une éducation martiale d’excellente qualité. Il est bon tireur mais affectionne particulièrement l’escrime, selon lui bien plus porteuse de panache. Mais il n’a pas maintenu cet entrainement depuis des années, ce qui fait qu’il a beaucoup perdu de son excellence. Il a gardé des bases solides en équitation et en tactique.
-Il a reçu par sa mère un profond goût pour les arts, principalement la littérature, la poésie et le théâtre.
Faiblesses :
-Plus un rond. Mais vraiment plus un rond.
-Fier.
-Belliqueux.
-Dragueur.
-Pas toujours en adéquation avec la réalité.
-Sens du danger assez faible.
-Peut être très borné.
-Forte propension à la mégalomanie et à la théâtralité.
Particularités :
-Sail peut faire preuve d’un grand discernement lorsqu’il est en état d’ébriété, ainsi que d’une profonde dépression et d’une forte tendance à l’inaction, conséquence de ce constat amer sur son existence. On peut parfois l’entendre murmurer en pleurant le nom de Ran. Il ne garde pratiquement rien de ses observations acerbes au réveil.
-Sail a peur de l’eau. Il est incapable de plonger dans les profondeurs. Cette aversion est due à un incident survenu lorsqu’il avait vingt-six ans, âge tardif pour un traumatisme. Il sait nager mais déteste ne pas avoir pied.
II- Physionomie
Sail est un grand Salamandre dégingandé, au port altier et à la mine fière. On pourrait le confondre de loin avec un épouvantail flottant dans des habits de cour d’un autre âge. Ses cheveux, bruns qu’il aime à croire à reflets roux, se rassemblent en une imposante tignasse informe qui se meut au gré du vent. Il a, paraît-il, les yeux de sa mère, d’un ocre profond. Ses grandes mains noueuses s’agitent au gré de sa fantaisie, bien qu’elles ne semblent pas savoir chacune ce que fait l’autre. Le nez droit, le sourcil hautain, le menton prononcé, Sail est à mi-chemin entre le bel homme noble et le bouffon. Son visage arbore perpétuellement un air austère, tel un vieux coq de basse-cour. Son corps semble garder les traces de nombreuses blessures ainsi que d’une éducation martiale, éducation qu’il n’a visiblement pas maintenue à jour. Tout son corps craque lorsqu’il se met en branle, tel un automate rouillé. Maigre mais bombant le torse, sa démarche est visible de loin. Les jambes légèrement arquées, les pieds un peu trop en canard, le menton un poil trop haut, les bras pas assez le long du corps, Sail n’est pas vraiment discret. Ceci, allié à son caractère un tantinet téméraire, lui a valu quelques cicatrices. Mais sa pire honte est son écaille arrachée sur la joue droite, laissant une marque rouge brûlant d’une morsure bien plus cruelle que le feu : le déshonneur. L’affront a été vengé mais la blessure reste. Une fine moustache orgueilleuse surmonte ses lèvres, elles-mêmes au-dessus d’une petite barbichette.
Ses habits sont largement passés de mode : ils appartenaient à un trisaïeul paternel. Sail les a découvert dans la penderie étant plus jeune, et a immédiatement décidé qu’il les porterait. Son costume se compose d’un pourpoint de brocart broux-de-noix surmonté d’un col en dentelle blanc immaculé –qui jure avec le reste du vêtement-, de chausses pourpres qui rejoignent au genou de longues bottes de cuir marron sombre rabattues. Il dispose également d’un grand chapeau noir à plume grise. Le feutre est gondolé et la plume –ou ce qu’il en reste- semble très abimée. Une paire de gants à crispin est calée dans sa large ceinture de cuir à boucle rectangulaire ornementée, ceinture à laquelle pend également un fourreau ouvragé dont le bout a manifestement trop trainé sur le sol. En outre, une imposante cape de voyage à broche lui tombe sur les épaules. Le tout dégage une impression de splendeur passée, de gloire vieillie. Ce costume a sans doute été magnifique en son temps, mais il est aujourd’hui usé, limé ou décousu par endroit, et a subi de nombreuses restaurations plus ou moins réussies. Une perpétuelle poussière semble accrocher à la cape, et les accessoires de cuir n’ont pas été cirés depuis des lustres. Le costume dans son ensemble a manifestement été sollicité bien plus que son usage l’eût voulu, donnant à Sail un air de vieux paon déplumé.
III- Psychologie
Sail est avant tout un individu fantaisiste, et cela se voit. Il parle fort, boit volontiers et rit gras. Le Salamandre est fier de ses origines, ce qui lui a valu de nombreux problèmes, qu’il ne cherche d’ailleurs pas à éviter. Ses continuelles rêveries le maintiennent hors de la dure réalité, et ses envolées lyriques sont peut-être là où il est le plus lui-même : extravagant. Il en vient lui-même à avoir du mal à différencier le lyrisme de la réalité. Son haut sens moral ne l’empêche pas d’être un séducteur ni de chercher querelle à ceux qu’il trouve trop sûrs d’eux. À n’en pas douter, si Sail se rencontrait lui-même, il se provoquerait en duel, bien qu’il finirait sûrement par s’offrir un verre ensuite. Il respecte par-dessus tout la bravoure et le sens du devoir, et a la lâcheté et la bêtise en horreur. Autant dire qu’il ne reste pas longtemps en place. Il alterne donc des phases d’hyperaction avec des passages à vides lorsqu’il boit. Sa personnalité devient alors diamétralement opposée. Triste et renfermé, il fait un temps preuve d’une profonde accuité psychologique doublée d’une inaction totale. En somme, Sail est bien plus sobre lorsqu’il est saoul. Au bout d’un certain temps passé à ses côtés, il devient évident que Sail est un personnage rongé par le remord et qui opère une fuite en avant. Il ne semble jamais être en paix et cherche constamment l’excès dans ses formes les plus théâtrales. Mégalomane, il cherche –et réussit- à cacher ses doutes et ses peurs, et le personnage surhumain qu’il cherche à incarner à chaque instant le rend paradoxalement plus faible, ce masque ayant de nombreuses fissures. On pourrait résumer Sail en disant qu’il cherche à être quelqu’un qu’il n’est pas, et que c’est son combat pour devenir cette imposture qui fait de lui qui il est.
IV- Histoire
Sail vient d’une ancienne famille du pays d’or aujourd’hui complètement ruinée ; il a grandi dans le Désert de feu, comme beaucoup de Salamandres. Sa mère, Dame Aédé Marath, est issue d’une des nombreuses aventures de Justion, l’oncle de la reine aux mœurs bien connues. Elle a épousé un cousin issu de germain du second prince du Désert Nataniel : le Seigneur Abraxas Cyan’or. Cette branche des Arouna est très vieille et fut autrefois prestigieuse, assurant la protection des oasis et de nombreuses caravanes. C’est maintenant une relique du passé. Les Cyan’or ont en effet subi un lent déclin au fil des siècles, principalement dû à sa tradition guerrière, qui leur a laissé autant d’exploits que de décès. Son père est l’aîné –et seul survivant- d’une fratrie de sept frères, statistique malheureusement courante au sein de l’arbre généalogique : les ancêtres de Sail morts de vieillesse s’y comptent sur les doigts de la main. Il est le seul « héritier » de sa famille –héritage principalement constitué de dettes et d’un domaine en ruine sous scellé judiciaire, sa petite sœur Adelina ayant été emportée par la fièvre du désert à l’âge de cinq ans. Sa mère mourut un an plus tard, des suites des complications de l’accouchement. C’est ainsi qu’à douze ans Sail comprit que son enfance prenait fin. C’était jusque-là sa mère qui s’était chargée de son éducation, lui transmettant la culture Marath à travers les livres, chants et récits. Son père ne se remaria pas, et misa sur lui tous ses espoirs. Il lui fit alors suivre l’éducation martiale des familles du Désert de feu jusqu’à ses vingt ans : commandement, armes à feu, pugilat, escrime, équitation, logistique. Cette formation complète finit de ruiner sa maison, son père se bornant à ses activités politiques et guerrières, dédaignant le commerce. Sail a donc été habitué à un train de vie dont il n’a absolument pas les moyens. Il refuse d’admettre cette déréliction qui se lit pourtant dans toutes ses affaires, usées et vieilles. À vingt-trois ans, après trois ans d’apprentissage des sciences et techniques de Tuatha auprès de son ultime tuteur, Sail était cultivé, entrainé, et criblé de dettes. Cette formation supplémentaire n’avait en effet pas été financée par son père, à cause d’un refus dédaigneux qui tenait bien plus d’une absence de fonds qu’il ne voulait pas révéler. Sail avait donc dû se payer lui-même son prestigieux professeur, et il convint avec lui d’un arrangement : il passa trois longues années à son service comme assistant, années qu’il rentabilisa du mieux qu’il pût en s’évadant dans la bibliothèque de celui-ci dès que l’occasion se présentait. À vingt-six ans, sa dette enfin payée, il était libre. Libre de vivre les aventures qu’il avait lues toute son enfance dans les livres, entendues dans les récits au coin du feu, imaginées pendant ses longues heures d’entrainement, rêvées entre les travaux dans le laboratoire. Son père l’enjoint alors à trouver femme, ce à quoi il ne put se résoudre : il n’avait même pas commencé à vivre ! Il partit donc, plein de rêves de victoire en tête, vivre cette vie tant attendue. Son père ne le retint pas, et n’avait d’ailleurs plus les moyens de l’héberger, mais lui confia une bourse qu’il avait gardé pour l’occasion, selon lui priorité supérieure. Sail vécu ainsi une vie de prince pendant quelques temps. Il dilapida son argent à tout va, payant sa tournée, faisant largesse à tous, l’utilisant même pour rembourser une pièce qu’il interdit. En trois mois, il avait tout dépensé. C’est là qu’il découvrit la dure réalité du monde. Fauché, sans le sou, tous ses « amis » l’abandonnèrent. Il revint au domicile familial et découvrit que son père avait été contraint de l’hypothéquer -pour rembourser les dettes d’une horde de créanciers réclamant à cor et à cris ledit domaine en réparation des intérêts- et s’était réengagé au service de son cousin pour défendre les intérêts des Salamandres.
Sail était seul, pauvre, et complètement perdu.
C’est à ce moment-là qu’il voulut se confronter à son idéal. Il décida que puisque le monde ne reflétait pas ses rêves de grandeur, puisque les légendes s’obstinaient à rester dans les contes, il allait les créer lui-même. Il allait se venger de la dure réalité et lui imposer ses propres illusions. Chasser ses chimères. Il repartit donc, sûr de lui, déterminé.
Sail vécu alors sept années aussi douloureuses physiquement que moralement : il se blessa gravement en duel, commit l’irréparable, devint légèrement fou, perdit ses idéaux, fut capturé vivant par une bande de contrebandiers qui voulaient le revendre à prix d’or pour ses écailles, fit sauter la sainte barbe du navire desdits contrebandiers, se fit une armée de créanciers -ses pires ennemis- et parcourut le Pays d’Or.
L'année de ses trente-six ans, une grande secousse parcourut le port dans lequel il se trouvait. Il entendit alors parler de l’apparition d’une île étrange au milieu de l’océan.
V- En dehors du jeu
Prénom/pseudo : Barthimeus
Age : 21 ans
Comment avez-vous découvert le forum ? : Ari & Greynn
Une remarque sur le forum ? Ça a l’air plutôt sympa cette histoire…
