Il y a serpent sous roche

Date d'inscription : 20/09/2013 Messages : 5

Cela faisait maintenant presque une heure que Gwaz Naer rampait hâtivement. Allant à tout hasard au travers des paysages arides qui s’étendaient à perte de vue, il n’avait qu’un seul désire en tête ; aller le plus loin possible de son point de départ.
Quelle chance unique il avait eu, de pouvoir échapper la vigilance de ses propriétaires ! Une chance unique, qui ne lui tomberait probablement pas une seconde fois dans les bras.

D’où la raison il continuait de serpenter inlassablement, malgré la douleur qui commençait à le lancer au niveau de sa queue. Ramper ainsi allait finir par abraser ses écailles, mais là était bien le dernier des soucis à se faire. Il ne pouvait pas se permettre de perdre une seconde, tant qu’il ne tombait pas de sommeil ou de faim.

Alors que le soleil avait disparu depuis bien longtemps et qu’une pluie torrentielle l’ait arrosé, Gwaz trouva ce qui semblait être la civilisation.
Aux yeux du Naga, les demeures qui avaient été érigées par les colonisateurs de l’île, ressemblaient à des châteaux. Lui qui n’avait jamais vu de maisons auparavant et connu rien d’autre que des cages étroites, les maisons lui paraissaient incroyables et impressionnantes.

Gwaz hésitait lourdement à s’aventurer là. Il était effrayé à l’idée d’être capturé et revivre le même cauchemar. Mais il était affamé, et trop fatigué pour continuer à fuir.
La peur et la faim au ventre, il s’introduisit dans la ville. Les rues étaient pratiquement désertes à cette heure, mais Gwaz prit tout de même la peine d’être discret. Au moindre chat, il se dissimulait derrière la plus proche cachette.

Quelques fois, il rassembla suffisamment de courage pour frapper aux portes. Mais personne ne lui répondit, ou bien il était accablé d’agressivité et envoyé paître.
Alors qu’il n’en pouvait plus, mort de faim et prêt à s’évanouir, le Naga se traîna jusqu’à un portail massif. Arrivant à l’escalader malgré sa peine, il rampa vers la porte d’entrée et frappa contre le battant avec ces dernières forces.

Modératrice HRP/Fondatrice Date d'inscription : 11/07/2011 Messages : 834

La nuit était bien avancée lorsqu'on vient réveiller la princesse. Epuisée par les journées qu'elle devait supporter sur l'île, la jeune femme eu bien envie de couper quelques têtes lorsqu'on la dérangea pour une "affaire urgente". Soupirant elle se leva tout de même après avoir congédié sa domestique. Passant une lourde robe de chambre or et rouge qui vient recouvrir son déshabillé, Metis prit le temps d'arranger ses cheveux et son visage avant de se tourner vers Souveraine qui la couvait des yeux, dans un coin de la chambre. Si les appartements privés de la princesse était si grand, ce n'était pas seulement pour flatter son égo, mais aussi pour pouvoir accueillir sa dragonne qui dormait toujours près d'elle. Passant sa main sur la tête du reptile, Metis prit le temps de se réveiller complètement tout en câlinant sa dragonne. Souveraine était bien la seule créature sur cette terre qu'elle traitait ainsi, avec amour et douceur. La seule qui le méritait.

Soupirant la princesse chaussa une paire de petits chaussons de satin et fit appeler une domestique qui la conduisit jusqu'à la grande salle où se trouvait son trône. Oui son trône, elle était peut être une princesse en exil, gouverneur d'une terre que par le titre, mais elle avait tout de même tenu à garder son trône. Un magnifique siège imposant et finement ouvragé, noir et argent, dans lesquels étaient sculptés des exploits d'antan ainsi qu'un magnifique dragon. Prenant place sur l'élégant fauteuil, Metis sentit le souffle de Souveraine dans son dos. Le grand reptile avait décidé de la suivre pour cette entrevue nocturne, tant mieux. Alors que la dragonne plaça sa tête sur les genoux de sa maitresse, la princesse demanda à ce qu'on lui apporte l'intrus.

Deux soldats entrèrent, trainant avec elles un homme visiblement à bout de force et qui n'arrivait même pas à tenir debout. En voyant arrivé l'inconnu Metis se redressa sur son siège. Un naga, un vrai naga. C'était la première fois qu'elle en voyait un. Jusqu'ici elle n'avait entendu que des rumeurs sur cet étrange peuple issu d'expérience de magiciens fous. Intriguée la princesse ne montra pas sa curiosité alors qu'une de ses gardes prit la parole.

"Votre altesse, cet homme vient d'être trouvé devant notre porte et cela après s'être infiltré dans la propriété. Devant la condition particulière du sujet, nous avons cru bon de vous l'apporter."

Hochant la tête la princesse vit ses gardes s'éloigner laissant l'homme à terre, trempé et épuisé. Haussant un sourcil devant la condition déplorable du naga Metis prit la parole.

"Qui es-tu étranger ? Et comment oses-tu pénétrer ma demeure ?"

Date d'inscription : 20/09/2013 Messages : 5

Le Naga était tellement éreinté qu’il s’allongea de tout son long contre le sol dès que les gardes le relâchèrent. Ceux-ci n’avaient même pas besoin d’être sur le qui-vive, la créature si faible qu’elle ne pourrait pas faire de mal à une mouche. Mais ils restaient attentifs, pour le bien de leur maîtresse.

Après la pluie battante que Gwaz avait bravée, la pierre froide sur laquelle il gisait lui paraissait agréablement chaude. Le fait qu’il soit maintenant à l’abri lui redonnant un peu de force, il se redressa pour pouvoir faire face à son interlocutrice.
La vue de la dragonne près du fauteuil le fit visiblement pâlir ; Gwaz n’en avait jamais vu auparavant durant sa captivité.

De peur d’offenser l’animal et pire encore la femme en charge de la demeure par son regard, il s’inclina maladroitement, son front heurtant le sol un peu brutalement.
« … Mon nom est Gwaz Naer. » Il se présenta une fois que sa tête eut fini de tourner. « Je vous implore de me pardonner pour mon intrusion, j’étais perdu et ne savais pas où aller… » Toussant un peu, le Naga essaya d’adopter une posture un peu plus digne. « J-Je suis une victime qui a échappé à la surveillance de ses tortionnaires. Je me suis enfui sans savoir où je me rendais, c’est un pur hasard que je me sois trouvé sur vos terres… Je suis sincèrement désolé pour ce dérangement, j’avais juste… peur de mourir... »