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 Là où fleurit l'Art

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Eadric Traben

Eadric Traben


Date d'inscription : 09/10/2013
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Là où fleurit l'Art Empty
MessageSujet: Là où fleurit l'Art   Là où fleurit l'Art EmptyJeu 5 Fév - 19:19

Le temps d’atteindre les remparts et la nuit commençait à envelopper de son drap sombre le ciel, dévoilant les lumières dansantes des étoiles invisibles au jour.
Nous passâmes l’entrée gardée et nous pûmes nous perdre dans cette ville rythmée davantage par la créativité que par la course des astres. Pas besoin de soleil quand les rues s’en trouvent illuminées de toutes parts par des lanternes de papier, des chandelles aux fenêtres, des torches à tout coin de rue. Et la foule était présente. Ici, le sommeil n’était pas maître des lieux mais le servant de ceux qui l’acceptaient. La musique entrainante que l’on pouvait entendre au loin, provenant des entrailles de ce quartier, se déversait dans les corps pour en faire des marionnettes pleines de vie et gaité.
Nous avions marché toute la journée et pourtant, en cet instant précis, l’unique désir qui m’animait était celui d’aller voir d’où provenait cet intrigant concert. Je pris Sythi sur mes épaules car la foule grossissait à mesure que l’on pénétrait plus profondément dans la ville et je ne voulais pas la perdre. Je la sentis surprise de mon geste soudain car elle s’agrippa aussitôt à ma tête de façon peu assurée mais la magie du lieu vint vite à bout de son manque d’aisance. Sa poigne se desserra de mes cheveux et je la sentais remuer même, ne s’occupant plus de l’équilibre qui la maintenait droite. Lorsque je levais les yeux, je voyais son bras se tendre pour caresser les farandoles pendantes accrochées d’un bout à l’autre de la rue au dessus de nos têtes. Se joignant à la musique, les effluves des mets vendus par les marchands ambulants et les échoppes aux comptoirs ouverts sur la rue venaient emplir les narines. Mon estomac commença d’ailleurs à faire des siennes, vibrant mais certainement pas pour accompagner le rythme des chansons.

Nous arrivâmes finalement à une grande place tout aussi éclairée que les ruelles amenant à elle. En son centre, un kiosque à ciel ouvert où se produisait une dizaine de musiciens aux talents incontestables, auteurs de cet air entrainant que l’on pouvait entendre de derrière les remparts. Ils avaient des instruments de toutes tailles et de toutes formes que je ne saurais citer malgré moi. Ceux dont les instruments étaient les plus imposants se contentaient de remuer la tête en rythme, souriants et énergiques quand leurs pairs aux instruments de tailles raisonnables tournaient, s’approchaient, reculaient, descendant parfois jusque dans la foule amassée autour faire quelques pas. Ca et là, des petits groupes de courageux se risquaient à des danses de groupes, tournant en un motif de cercle, tapant des mains et des pieds au tempo de la musique. Peu de fenêtres restaient fermées et nombreux étaient les résidents accoudés à leur balustrade, sifflant parfois, applaudissant beaucoup les musiciens, les danseurs et autres étrangers venus égaillés la fête.
Je bifurquai vers une échoppe dont les odeurs me firent envie au plus haut point, cédant à l’appel du ventre. Je pris de quoi contenter nos deux estomacs affamés et payai avec le fond de monnaie qu’il me restait. Il allait vite falloir renflouer les caisses mais quand je me retournai, mes inquiétudes se dissipèrent avec la masse de gens. Autant de riches visiteurs venus se détendre au grès des spectacles dont, éventuellement, les miens si je trouvais un coin où me produire.
Je dus remuer plusieurs fois les épaules pour que Sythi daigne faire attention à la nourriture que je lui tendais au dessus de moi et qu’elle se rassasiât. Elle semblait subjuguer par tout ce qui l’entourait. Et il était vrai qu’il y avait de quoi perdre la tête. Cette ville semblait hors du temps, créant son propre monde avec ses propres règles dont l’émerveillement était les piliers d’or. La guerre et les querelles n’avaient pas leur place ici. La tristesse et la solitude non plus. Ce lieu était celui du partage. Un cœur de lumière palpitant dans la nuit, bravant la cruauté d’un extérieur qui nous paraissait soudain aussi lointain que méconnu.

Nous restâmes encore une longue heure, participant à une gigantesque ronde autour du kiosque. Nous vîmes les groupes de musiciens s’intervertirent afin de continuer à distraire cette foule insomniaque. Puis nous allâmes dans une petite auberge donnant sur la place. Je voulais absolument que, cette nuit au moins, cette petite fille puisse avoir son sommeil bercé des lueurs et des sons de la fête. Qu’elle ne puisse jamais oublier ce moment. Nous nous endormîmes tard mais d’un sommeil de paix et de sérénité, si rare pour des gens comme nous qu’il en devenait d’autant plus précieux.
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