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 Ambre Bellamy

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Ambre Bellamy
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Ambre Bellamy


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MessageSujet: Ambre Bellamy   Ambre Bellamy EmptyLun 22 Aoû - 22:48




Ambre Bellamy Lkg7
(Par ordre chronologique dans la mesure du possible)

RP en cours

Ceux qui suivent chemins de plies et barreaux /Sophs Crotale - Le Royaume des Marath (Prison), il y a deux ans.

Sur l'océan il faut savoir faire parler la poudre/Irwin Saw - Le large (l'océan)

Bond dans le passé/Séléna Céis - Caislean (l'archipel des 7 Gouttes d'or)


Il y a deux ans - RP terminés:


Ambre Bellamy Vwr0



Ambre Bellamy Q2iy
Il y a deux ans:
Pour faire simple, j'ignore totalement ce qu'il est advenu d'Andrew Kessington. Je l'aimais bien pourtant.

Ambre Bellamy 95e9
Il y a deux ans:
Metis Adhbreith ? Oui il paraît qu'elle est en vie. Peu m'importe à vrai dire, cela fait deux ans que je n'ai pas vu la princesse, et elle ne m'a pas manqué, bien que je garde un souvenir amusant de nos dernières entrevues.


Ambre Bellamy Msa0
Il y a deux ans:
Je pense que je trouverai toujours à Zéphyr un côté magique quoi qu'il fasse. Cela fait longtemps que je ne l'ai pas croisé, mais je suis sure qu'il va bien. C'est grâce à lui que je sais ne pas être totalement humaine, même s'il n'a pas été vraiment clair à ce sujet...


Ambre Bellamy X40l
Je n'ai croisé le Capitaine Saw qu'à une reprise, au port d'Achaladh, il y a bientôt deux ans.


Ambre Bellamy Cnpt
A venir.


Au cours de ses aventures, Ambre a aussi croisé:



Ambre Bellamy 2pwe



Résumé des rp, deux ans auparavant



Après avoir rencontré l’héritière Metis Adhbreith lors d'un séjour à l'archipel des Sept Gouttes d'Or, Ambre retourne sur "son territoire" à Achaladh. Peu après, elle rencontre (pas) "par hasard" le Fauconnier, Andrew Kessington. Suite à un pari et un duel plus ou moins fait dans les règles de l'art, Kessington devine qu'Ambre n'est pas vraiment ce qu'elle prétend être. La discussion pourrait néanmoins tourner bien pire : la seule chose qu'il demande est de devenir son second, bien qu'elle n'ait pas de navire. Elle n'a néanmoins pas trop le temps de considérer la question. Son départ pour Caerwyn était déjà prévu, oh bien sûr, ce n'est qu'une formalité : Ambre veut juste récupérer quelques mystérieuses cartes avant de s'embarquer sur le Faucon avec son nouveau "second". Seulement le voyage ne se passe pas exactement comme prévu, un ténébreux répondant au nom de Nathanaël Doe s'intéresse aux cartes pour une raison inconnue. Après une course poursuite avec des gardes, un éboulement, une rencontre avec Metis Adhbreith et son dragon, Ambre parvient tout de même à récupérer ses cartes... La prochaine étape sera de convaincre Kessington de les utiliser.
De retour au port, tout semble se dérouler comme prévu. Ambre se retrouve à bord du Faucon et Andrew, toujours aussi bizarre et aussi respectable ne paraît même pas la détester. Cependant alors que le navire vient de partir, il s'aperçoit qu'il y une "surprise" à bord. C'est une passagère clandestine du nom de Lazulie Ybault...



Résumé des rp "actuels" terminés

Aucun pour le moment.


Dernière édition par Ambre Bellamy le Dim 15 Déc - 17:00, édité 29 fois
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MessageSujet: Re: Ambre Bellamy   Ambre Bellamy EmptyLun 22 Aoû - 22:58

SOUVENIRS EN VRAC

Le regard dans le vague je contemplais l'océan. Mon cœur menaçait d'exploser dans ma poitrine si je ne parvenais pas à arrêter le flots de pensées m'assaillant et me blessant sans aucune pitié. Les vagues revenaient une par une sur le rivage, ramenant avec elles de nombreux coquillages, des algues, des roches, des bouts de bois et parfois d'autres objets plus étonnants. J'errais en vain sur la plage depuis plusieurs jours. Je savais que ma raison était revenue, j'ignorais pour combien de temps. L'impression qu'une tempête approchait m'envahit petit à petit, mais je ne bougeais pas. Le vent emmena avec lui une larme qui coulait sur ma joue et je le remerciais d'un geste de la main d'emporter ma honte loin de moi.
Je ne savais plus ce que je voulais. L'idée de naviguer à nouveau me serrait les tripes, manquant à chaque fois de me faire vomir, mais mon cœur n'était pas résolu à quitter l'océan. Je cherchais une solution sans la trouver et restais seule, perdue sur la plage de sable.
L'écume vint lécher mes pieds nus. Je repensais alors aux vieilles histoires de Mathilde, dans lesquels les éléments étaient doués de pensées et de vie. Je me surpris à laisser mes souffrances de côté pour imaginer ce à quoi pouvait ressembler l'Océan qui se trouvait devant moi. J'abandonnais bien vite ces vaines tentatives et reportais mon attention sur l'horizon. Le temps passa tandis que je gardais les yeux rivés vers l'invisible.
Des nuages gris s’amoncelaient lentement au dessus de la mer, l'enveloppant dans une couverture de ténèbres inquiétante. Le vent se fit plus fort et mes cheveux volèrent autour de moi. Sans réfléchir à ce que je faisais, je me mis à chanter. C'était une chanson de pirates, pas très belle, et qu'aucune jeune fille n'aurait oser chanter dans un salon. Nous la chantions souvent à bord de l'Ombre, avant que … Avant tout ça. Je ne pleurais plus. La tristesse était toujours présente en moi, mais je savais que désormais, je parviendrais à la battre, à l'enfouir à un endroit où elle ne me gênerait plus.
Ma voix se fit plus forte, plus assurée, j'avais un sourire juste aux coins des lèvres, qui ne demandait qu'à se montrer.
Je chantais longtemps, jusqu'à ce que toutes les ballades de mon répertoire soient passées, puis, je m'assis sur le sable, tandis que d'énormes gouttes se mettaient à tomber autour de moi. Je ne pensais alors plus qu'à l'Océan. Je fermais les yeux pour me concentrer et réfléchissais si fort que je murmurais mes songes. Je l'appelais, de toutes mes forces, de toute mon âme, de tout ce qui restait en moi. Je n'avais pas d'autre idée en tête que de le voir, ou de lui parler. J'ignorai ma raison qui me disait que c'était impossible. Rien n'était impossible. J'y croyais. Plus que tout.
Je ne sus jamais si je m'étais endormie sans m'en rendre compte ou si l'effort requis m'avait fait m'évanouir. J'ouvris les yeux sous les étoiles. Les nuages avaient disparu mais j'étais trempée des pieds à la tête. Je me levai et allai m'abriter sous le couvert des arbres, où j'accrochai ma veste pour la faire sécher.
La Marine m'avait donné une robe pour tout vêtement lorsqu'elle m'avait déposée au port, mais j'avais tôt fait de la troquer contre mon déguisement habituel. Je dormis encore trois heures avant de retourner sur la plage, lorsque le Soleil se levait et je repris le même manège...


* * *

Après une longue lutte, le vacarme des canons s'était enfin tu. Les mâts adverses avaient été abattus et l'un flottait même sur l'eau au milieu des débris de bois. Appuyée sur une rambarde encore debout, je soufflais quelques secondes avant de me secouer. Il fallait décamper. Les hommes étaient en train de transférer le chargement d'épices, c'était un prix bien maigre pour un si beau massacre.
Le bilan matériel n'était pas lourd, mais nous avions sept pertes à déplorer. Sept, cela semblait si peu... Pourtant … Nous nous connaissions tous à bord et chaque mort était douloureuse.
Les survivants du navire avaient été rassemblés sur le pont. Nous avions pour habitude de leur laisser les canots et la nourriture mais de prendre toutes les réserves de poudre et évidemment le chargement.
La plupart affichaient des mines mi- effrayées, mi- désemparées. Je n’avais plus aucune pitié apparente pour eux. Plus on côtoyait le malheur, mieux on apprenait à l’ignorer, parfois un regard ou un visage était plus touchant qu’un autre et je regrettais quelques instants d’avoir à les laisser là, abandonnés à leur sort. On vint bientôt me prévenir que tout était prêt et je rejoignis le bastingage de l’Ombre. Le vieux voilier craquait sous nos pas et je pouvais reconnaître sans me retourner celui qui passait derrière moi. Le plus petit éclat de bois, le moindre recoin, je le connaissais. Les voiles furent bientôt hissées et le vent se chargea de nous emporter loin de l’épave.

* * *

L'aube tremblotante se levait sur la place nue, éclairant d'une lumière bleue les premiers passants. Les curieux s'attroupaient autour du gibet, un air incompréhensif sur le visage. Une femme passa en criant, probablement une folle. Ici bas, tout le monde avait déjà vu la silhouette de ce qui autrefois avait été un homme pendouiller au bout d'une corde de chanvre ; aussi le spectacle actuel ne devait en rien être singulier aux yeux des marins s'attardant dessus.
Pourtant... Il y avait un problème. Un problème majeur : la pendaison du matin n'avait pas encore eu lieu. C'est pourquoi tant de monde s'arrêtait, regardant le mort, le visage stupéfait. Celui-ci portait des vêtements militaires impeccables, d'un blanc immaculé qu'aucun sang ne tâchait. Un vague brise faisait osciller et tourner le cadavre, qui tantôt tournait son visage bleui vers les docks et tantôt vers le haut du port, comme une girouette.
Je souris. Non pas que j'appréciais une telle vue, ça non, la mort était toujours désagréable à regarder. Non je souriais pour une toute autre raison. Cet homme qui naguère avait souri et pleuré n'était qu'un tas de chaires mortes, condamnées à pourrir. Contrairement aux premiers, il ne m'était pas inconnu, c'était l'homme qui s'était « occupé » de moi lors de mon séjour à bord du Marie-Rose, vaisseau de la Marine dont le simple nom suffisait à me faire frémir. Il m'avait considéré avec le plus grand mépris possible, me rabaissant dès que c'était possible et surtout il se vantait beaucoup trop de la perte de l'Ombre.
En effet, mon but n'était pas seulement de gagner le respect de ses égaux... Mon but premier, brut, et surtout vital était la vengeance. Il y avait des morts inutiles bien entendu, des « dégâts collatéraux » mais qu'y pouvais-je ?..



Dernière édition par Ambre Bellamy le Jeu 9 Aoû - 14:53, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Ambre Bellamy   Ambre Bellamy EmptyJeu 12 Avr - 22:35

DÉBUT DE MON AVENTURE EN MER


J'étais à bord depuis trois jours et je n'avais quasiment pas fermé l'oeil des nuits que j'avais passées ici. Les hamacs crasseux étaient entassés les uns contre les autres et la promiscuité me donnait des nausées. L'odeur des matelots sales embaumait tout l'air de l'entrepont, même en ayant partagé l'aile des domestiques un certain temps, je n'étais pas habituée à de telles conditions, sans compter que je mourrai de peur d'être découverte dès que je m'assoupissais plus d'une heure. Les ronflements et murmures m’empêchaient de dormir chaque soir, mais peu à peu je finis par m’y habituer. Supporter la vue des matelots grossiers dormant à moitié nus sans aucune gêne m’avait aussi posé un problème de taille ces derniers jours… Cependant, il y avait au moins un point positif à leur manque d’hygiène : je n’avais pas à craindre de devoir me laver devant eux puisqu’ils ignoraient visiblement tout de cet acte.

Trois semaines après mon arrivée, j’étais couverte de bleus et de courbatures. Passer des heures penchée à briquer le pont et à effectuer toutes les basses besognes que les « vrais » pirates tâchaient d’éviter m’épuisait. Moi-même et les deux autres recrues qu’ils avaient fait lors de l’abordage qui m’avait fait changer de veste étions les larbins à bord, nous n’avions pas véritablement passé l’initiation : j’en venais à espérer un abordage pour faire mes preuves. Ce ne fut pourtant pas à cette occasion que j’entrais véritablement dans l’équipage…

Nous nous étions arrêtés sur une petite île non répertoriée afin de réparer quelques dégâts qu’avait subis le navire suite à une légère tempête. L’équipage avait aménagé un campement rudimentaire sur la plage tandis que seuls quelques hommes étaient restés à bord pour garder le navire. Le soleil n’était pas couché que deux-tiers de mes « compagnons » étaient déjà ivres… J’évitais pour ma part de m’approcher de l’alcool, j’ignorais totalement les effets qu’il pouvait avoir sur moi. Je m’étais un peu éloignée afin de me reposer tranquillement, quand je m’aperçus qu’on faisait de grands signes dans ma direction.

« Eh gamiiin ! Gamiiin ! Tu n’aimes pas notre compagnie ? »

Je retins de justesse le « non » qui me brûlait les lèvres. Je n’avais pas envie de lui répondre mais quelque chose me disait qu’il ne lâcherait pas l’affaire. En effet, après deux secondes de silence, l’homme se leva et s’approcha. Il empestait l’alcool à deux mètres. J’eus un réflexe de recul quand il se plaça à une vingtaine de centimètres de moi seulement. Il éclata d’un rire gras.

« Je te fais peur ? Allez viens voir par-là ! »

Avant même que je ne puisse répliquer quoique ce soit, il m’attrapa par le bras, et me tira pour me mettre debout. Je ne résistais pas, ce n’était pas la peine, il devait être au moins deux fois plus large que moi. Il me tira de la sorte jusqu’à ce que je rejoigne les autres qui m’accueillirent par des acclamations goguenardes. On me tendit une bouteille, de rhum probablement, et on me fixa, attendant que je la porte à mes lèvres. Je n’avais plus le choix.
Je lâchai tout d’un coup mon air crispé pour afficher un sourire légèrement grimaçant et avalait d’un coup plusieurs gorgées du liquide. J’eus du mal à ne pas m’étouffer mais mon nouvel enthousiasme apparent déclencha quelques rires. Par la suite on m’oublia un peu.
Quand la nuit fut complètement tombée, on se leva pour rassembler du bois et allumer un feu. Comme ils semblaient s’ennuyer, un homme, très grand, et avec une dent en or, proposa un « jeu »…

Le principe était très simple : chacun avait un bâton, le premier à désarmer l’autre ou à le mettre à terre avait gagné ; la pratique donnait un résultat affreusement barbare… Les deux premiers joueurs furent l’homme lui-même et un autre matelot, avec un bandeau écarlate attaché sur le front. Le combat ne dura guère longtemps, en deux coups l’homme au bandeau fut désarmé.

Les acclamations fusèrent et on trouva un nouveau volontaire. Lui aussi perdit. Je commençais à m’amuser du spectacle. Certains coups étaient violents et probablement douloureux, mais aucun ne semblait dangereux, je me surpris à encourager les combattants. Au bout d’une demi-heure, on se lassa. C’est à ce moment que je compris que j’avais commis une erreur monumentale de ne pas avoir profité de la distraction des autres pour m’éclipser. Les volontaires commençant à manquer, on les désignait, et quoi de plus amusant qu’un gosse récupéré sur un navire –et donc même pas des leurs ? Avant même que j’ai eu le temps de protester, on me mit un bâton dans les mains et me poussa face au géant. L’arme était plus lourde que je ne l’avais imaginé, mais je pouvais cependant la manier facile. Au contraire, son poids me rappelait celui d’une épée, je fus rassurée à cette pensée.

Je n’eus guère le temps de réfléchir plus que cela, je venais d’esquiver de justesse le coup de mon adversaire. Mon bâton failli m’échapper des mains mais j’y restais solidement cramponnée.
Face au colosse que j’affrontais, je n’avais aucune chance, mais je voulais tenir le plus longtemps possible.
Aïe.
C’était mal parti.

Le coup m’avait frappé au bras gauche. Ma main tremblait encore du choc et une douleur vive se propageait de mon avant-bras à mon épaule. Je sautai en arrière pour esquiver le coup suivant mais la pointe de bois effleura mes cotes. Il fallait que je réagisse. Mais comment ? Je savais à peine manier cette chose et mon adversaire la faisait tourner au-dessus de sa tête comme si cela ne pesait qu’une plume ! Comment à désespérer, j’eus un réflexe idiot, peut-être à cause de l’ivresse qui embrumait mon esprit, et sans réfléchir je fonçais sur le mastodonte. Il devait connaitre l’attaque, mais avant même qu’il ne pointe son bâton dans ma direction (qui aurait causé un arrêt brusque et désagréable), je déviais sur la droite et levant mon arme, je l’abaissais de toutes mes forces sur la sienne. Le coup ne fut pas assez puissant pour lui faire lâcher prise, mais il le surprit suffisamment pour que j’aie ma chance. Derrière moi, des cris –d’encouragement, de réprobation ?- fusaient. Je ne les écoutais pas et continuait sur ma lancée. M’agrippant au bras de l’homme, je le mordis jusqu’à sentir le goût du sang dans ma bouche. C’était une des rares choses douloureuses que j’étais capable de faire. Il me repoussa –j’avoue que je crus voler un instant- mais je retombais sur mes jambes. Je crachais par terre, le regard assombri par l’échec.
J’eus quelques secondes de répit avant qu’une grêle de coup ne tombe sur mon bâton… Etait-ce une impression ou évitait-il vraiment de me frapper moi ? Il me semblait que mon adversaire se focalisait sur mon arme, pour me l’arracher le plus vite possible. Je ne tarder pas à craquer et lâchai le bâton, épuisée. Cependant, on ne me hua pas. Mon aplomb m’avait valu quelques sourires admirateurs. Vu ma carrure le coup avait dû être inattendu. Pour la première fois depuis des semaines, je souris sincèrement. J’étais acceptée dans l’équipage.
On me gratifia d’une grande tape sur l’épaule et on me tendit une la bouteille, encore à moitié pleine « pour que je me remettre de ça ». J’ai rarement été aussi peu déçue d’une défaite que ce jour là.


Les jours suivants parurent moins longs. Ou bien était-ce une impression ? La compagnie des autres matelots n’était plus si insupportable et les conditions de vie étaient moins difficiles. Nous n’avions toujours pas croisé de navire mais nous nous étions ravitaillés en vivres et en rhum sur la côte, tout le monde était donc d’excellente d’humeur. Bien sûr l’ennui nous guettait, et au bout quelques semaines, l’oisiveté devint insupportable. Des conflits et des tensions apparaissaient à bord, chaque prétexte était bon pour nuire à la réputation d’autrui et avoir un secret à ce moment pouvait se révéler très dangereux. Cette ambiance commençait à m’inquiéter sérieusement, et j’envisageais de déserter le navire à la prochaine étape si celle-ci me permettait de regagner le Comté de Mortelune. Je n’eus guère le temps d’établir plus de projets, pour la première fois depuis trois mois, c’est-à-dire depuis la prise de notre navire, des voiles marchandes étaient en vue.
Le pont fourmillait d’agitation fiévreuse. Partout des hommes courraient çà et là, préparant les quelques canons dont nous disposions, vérifiant les voilures pour optimiser la poursuite, échangeant les informations et les ordres… Il me semblait que le même spectacle se jouait dans mon estomac. Je savais que je savais me battre, mais je ne voulais pas spécialement le montrer… et surtout… Surtout, je n’avais nulle envie de tuer ou blesser des gens qui étaient mes confrères. Mon cœur et ma vie n’appartenaient ni à cet équipage de barbares, ni à un navire, encore moins à l’océan. Il faut dire qu’à cette époque, il n’appartenait qu’à moi-même, tout simplement.
La simple idée de menacer de l’épée un innocent me donnait la nausée, mais l’idée du châtiment qui pourrait m’attendre si je faisais preuve de lâcheté ne m’était pas plus agréable. Mon dilemme existentiel aurait pu durer des heures s’il n’avait pas été interrompu par un changement de vent imprévu qui nous fit gagner de la vitesse. En une dizaine de minutes, nous gagnâmes plus de terrain que durant les deux heures précédentes. Nous étions à portée de tir, pourtant, aucun ordre n’était donné. Je ne comprenais pas. Pourquoi ne se passait-il rien ?
Il faut dire que je n’avais pas suivi le début de l’abordage qui avait fait de moi une pirate. Je ne savais pas trop comment cela fonctionnait, aussi attendis-je.Mes « camarades » s’étaient rassemblés sur le pont. Pendant vingt longues minutes, le seul mouvement à bord fut celui du pavillon qui fut lentement hissé pour indiquer qui nous étions. Puis le capitaine rejoignit l’équipage. Il était mal rasé comme d’habitude et ses yeux renfoncés soulignés de cernes noirs lui donnaient un air mauvais ; ses cheveux sales n’amélioraient pas son allure générale, inutile de mentionner l’effet de sa veste, qui fut peut-être autrefois beige, mais qui désormais tendait vers le brun. L’air satisfait et fier, il s’approcha du bastingage, qui venait juste de s’aligner avec celui du navire que nous poursuivions.
Les deux bâtiments se rapprochèrent l’un de l’autre progressivement, jusqu’à ce que les deux bords soient parallèles et totalement alignés. Quelques marins du bateau adverse étaient rassemblés sur le pont, ainsi que le capitaine et ceux qui devaient être le second et le maître d’équipage. Nerveuse, je plaçais ma main sur la crosse du pistolet que l’on m’avait donné (bien que j’ignorais encore comment l’utiliser correctement). J’attendais un ordre, un signal, mais nul ne bougeait à bord. Le capitaine ennemi s’approcha alors du bastingage et dit d’une voix forte mais légèrement tremblante :

« Nous transportons des épices sur ce navire, de grâce, n’engagez pas le combat, nous nous rendons si vous nous promettez de nous laisser la vie et des vivres ! »

C’était tout ? Pas de combat épique, ni d’abordage héroïque, rien de tout cela ? Un simple marchandage presque à l’amiable ? J’étais presque déçue. Je m’attendais à mieux. Les pirates n’étaient déjà pas hauts dans mon estime, voilà qu’en plus d’être viles, ils étaient lâches. A ce moment, je désespérais de trouver ne serait-ce qu’une qualité à mes compagnons.
Notre capitaine hocha la tête, un rictus sur les lèvres.

« Contrairement à la plupart de nos collègues, nous sommes de simples mercenaires, aussi nous nous contenterons de votre cargaison et de la moitié de vos vivres.»

Je me demandais ce qui le rendait si clément et de plus j’ignorais ce qu’il avait voulu dire par « contrairement ». Comme si les pirates étaient autre chose que des barbares appâtés par le gain…
Ce ne fut que de nombreux mois plus tard que je compris ce qu’il avait voulu dire par là.
Les caisses d’épices et de denrées furent déplacées à bord, ainsi que de la viande salée, des tonneaux d’alcool (vin et rhum) et des céréales. Je retournais à mon poste, à la fois déçue et soulagée. Le souvenir de ce premier abordage sonne aujourd’hui comme une plaisanterie amère, tant il représentait peu ce à quoi j’avais eu affaire par la suite…



Dernière édition par Ambre Bellamy le Lun 27 Aoû - 12:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ambre Bellamy   Ambre Bellamy EmptyDim 12 Aoû - 22:06

LE DRAGON



Cela faisait désormais presque deux ans que je naviguais. J’avais pris goût à la piraterie, l’équipage étant plutôt lâche, les carnages étaient rares, voire inexistants, et ma conscience était épargnée. Je maitrisais la plupart des tâches que j’avais à faire (j’avoue que j’avais un peu de mal avec l’artillerie, car les pièces étaient lourdes et difficiles à manier pour moi, mais je me consolais en me disant que je n’étais pas la seule à bord qui peinait.)
Cependant, je ne comptais pas vivre sur un navire plus longtemps et cette fois l’occasion de m’éclipser m’était offerte. Nous devions mouiller à un petit port sur la côté Marath afin de nous ravitailler et de vendre les divers biens que nous avions accumulés. Le commerce en ce lieu était aisé car nul ne demandait jamais l’origine des produits. Alors que le reste de l’équipage transportait les produits à terre, je me faufilais parmi les caisses qui avaient été amenées sur le pont pour rejoindre le quartier-maître. Je n’aimais guère le capitaine et préférais ne pas avoir affaire à lui. Le quartier-maître était en revanche beaucoup sympathique. Il m’avait expliqué que c’était le premier navire pirate sur lequel il servait et qu’il tâchait de rendre compte au mieux des intérêts de l’équipage. Il m’adressa un sourire en m’apercevant, je crois qu’il m’aimait bien. En quelques pas, je fus devant lui.

« Tu t’en vas, hein ? »

Je sursautai, je pensais avoir été plus discrète sur mes intentions. Il dut lire la surprise sur mon visage car il se mit à rire.

« Ne fais pas cette tête-là, on dirait un poisson sorti de l’eau. Si ce qui t’inquiète c’est de savoir si quelqu’un d’autre le sait : non, personne d’autre que moi ne fait assez attention aux matelots. »

Je ne me décrispais pas, mais j’étais tout de même soulagée. Pour un pirate, il était plutôt honnête. Je fis donc un signe affirmatif de la tête avant de tourner les talons. La désertion n’était pas punie chez les pirates, du moins, à ce bord, je n’en avais jamais croisé d’autre. Je savais qu’une part du « butin » me revenait mais je m’en moquais, comme si je pouvais me permettre d’utiliser cet argent volé… Moi ? Une plaisanterie. J’avais réfléchi à tout ce que je comptais faire : je pouvais rejoindre le Comté en plusieurs jours de marche, et aussi pénibles fussent-ils je m’étais préparée à la fatigue.

Les adieux ne furent pas beaucoup plus longs et je tournai bientôt les talons, sac sur l’épaule. Je marchais toute la journée jusqu’à atteindre un petit village. Visiblement il n’y avait aucune auberge et les lieux étaient tranquilles. Je dormis donc sous un arbre éloigné de la route.
J’avais décidé de suivre la côte, jusqu’à trouver un meilleur moyen de transport que mes jambes, pas très rapides il faut l’avouer. Quelques jours plus tard, j’arrivai à un bourg Marath, suffisamment important pour que le commerce y soit florissant.

Le port fourmillait d’agitation. Des pécheurs négociaient le prix de leur poisson avec les marchands intéressées, plus loin, des caisses et des tonneaux étaient débarqués avant d’être emmené vers un entrepôt (à moins qu’ils n’aient déjà été vendus). Des matelots, des commerçants, des gardes, et sans doute quelques forbans peuplaient le microcosme que formaient les quais, allant et venant sans jamais s’arrêter.

Tandis que j’avançais dans ce monde désormais familier, un navire retint mon attention quelques secondes. Il n’était pas très grand, mais suffisamment pour comporter trois mâts sans que cela soit ridicule. D’allure fine, il donnait une impression de vitesse même à l’arrêt. Les voiles écrues étaient abîmées et ne semblaient pas avoir été changées depuis longtemps. Il arborait un pavillon de l’Empire et était visiblement là pour le commerce. Tandis que je le dépassais, je cherchai des yeux un endroit où passer la nuit tranquillement. Le coin était relativement sûr, mais il fallait connaître les bonnes tavernes et ne pas avoir l’air trop bourgeois pour être certain de garder sa bourse et sa gorge.

J’optai pour une auberge à l’écart des docks, où je laissai le peu d’affaires que je portais avec moi. Comme le soleil n’était pas couché et que je ne me sentais pas lasse, je décidai d’aller faire un tour et d’explorer un peu plus les environs.
Sans y prêter attention, mes pas me menèrent au bateau que j’avais précédemment remarqué. « Le Dragon », décidemment, même le nom sonnait impérial. Je ne savais pas énormément des Adhbreith, mais s’il y avait une chose à retenir à propos de l’Empire en tant que pirate, c’était qu’ils contrôlaient la Marine… Autrement dit, si je voulais rentrer chez moi tranquillement en évitant les forbans (pas tous certes, mais les plus faibles ou peureux ne s’attaquaient pas à un navire impérial), un trois-mâts de l’Empire serait sûrement préférable à un autre bâtiment.

Entrant dans une taverne proche, j’espérais tomber sur l’équipage pour me renseigner sur ce fameux « Dragon ». Je ne fus pas déçue…
Le capitaine lui-même et le reste de l’équipage étaient tranquillement installés devant ce qui semblait être des choppes de bières. Apparemment, ils recrutaient !
Quelque chose me mit néanmoins la puce à l’oreille. Les commerçants et les marins respectables ayant généralement un sens moral plus développé que celui des flibustiers, les officiers n’étaient que rarement, voire jamais mêlés à l’équipage… Le fait que le capitaine boive avec ses hommes en riant n’était donc pas spécialement rassurant sur la nature de l’équipage… Mais il fallait avoir été pirate un jour pour remarquer ce genre de détail que la Marine ignorait le plus souvent. M’asseyant non loin des hommes, je décidai d’écouter un peu plus avant de me faire un avis arrêté. Après tout ils pouvaient bien être malhonnêtes et mouiller non loin du Comté de Mortelune.

Si j’avais été capable d’entendre la petite voix de la raison qui d’habitude me donnait de si bons conseils, j’aurais su qu’au moment même où je décidai que je m’embarquerais sur ce navire et peu importe l’équipage, je renonçais à revenir à mon ancienne vie chez mon père.

« Aucune idée mon gars, mais ça peut rapporter gros, j’t’en fiche mon billet ! »

« Combien d’hommes disposez-vous ? »

« Oh pour le moment on est bien une trentaine sur c’vieux Dragon, on crache pas sur de nouvelles têtes… »

« Et ce n’est pas trop ... » l’homme qui parlait baissa la voix à ce moment et je ne pus entendre la suite, mais les bribes que j’avais récoltées ça et là avait suffies à confirmer ma première impression. Je me tournai vers le groupe afin de mieux les observer.

Le capitaine était de dos, en face de lui un homme musclé et sans doute très grand suivait les discussions d’un air grincheux. Il avait probablement une cinquantaine d’année, comme les rides qui plissaient sa peau noire l’indiquaient. Une barbiche recouvrait son menton et ses cheveux étaient attachés en une multitude de petites nattes courtes. A en juger par son aspect, il était probablement d’origine du désert de feu. A côté de lui se tenait un homme plus jeune (il devait avoir quelques années de plus que moi) dont les cheveux couleur fauve étaient retenus par un foulard rouge. Deux autres hommes discutaient bruyamment, ils se ressemblaient étrangement, ils devaient être frères. Enfin, l’homme que j’avais entendu parler du Dragon se tenait en bout de table. Son visage était bruni par le soleil et ses cheveux palis par le sel. Il donnait une impression d’extrême lassitude, mais quand on faisait plus attention, un éclair de malice ravivait son regard, laissant entendre qu’il savait toujours bien plus que ce qu’il montrait.

Il dut s’apercevoir que je l’observais puisqu’il me fit signe de la main de m’approcher. Je m’exécutai : je n’avais aucune raison de jouer les rabats joies.

« Dis moi matelot tu chercherais pas un navire par hasard ? » Il ponctua sa phrase d’un clin d’œil.

« Ca dépend d’où vous allez… »

« Oh un peu partout… »

« Même Achaladh ? »

Il fit une grimace discrète.

« Non pas trop, le capitaine a quelques ennemis là-bas… »

« Je comprends… Dans ce cas ça me va. »

« Eh bien !? Tu n’es pas bien dur à décider, pas d’autres questions, d’autres conditions ? »

Je ne pus s’empêcher de rire devant l’air étonné de mon interlocuteur.

« Sauf s’il faut préciser que je veux la même paie que les autres matelots, de quoi manger et où dormir comme tout le monde, non. »

« J’crois qu’on va bien s’entendre toi et moi. » ajouta-t-il dans un sourire amical.

« Ah si j’ai tout de même une question ! »

« Hmm ? »

« On embarque quand ? J’ai quelques petites choses à régler… »
Il éclata littéralement de rire.

« Dans deux jours, mais si tu veux t’embarquer il faut que tu viennes signer demain matin. »

« Ca marche ! »

M’apprêtant à repartir d’où je venais, il m’interpella avant que je n’atteigne la porte.

« EH ! Au fait, c’est quoi ton nom ? »

« … Jim ! Jim Bellamy ! »

« Jim, d’accord. Je suis John Hornigold, quartier maître du Dragon. »



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